Xavier Moreau nait le 5 juin 1885 à Vasles, au lieu dit la Guillotière. Il est le second des six enfants de Pierre Honoré Moreau et de Marie Louise Guilbault. Par sa mère, il est doublement cousin avec ma grand mère Marie Rose Guignard. Tous deux descendent en effet des couples Jean Pouzet-Perrine Martin et René Quintard-Marie Rideau, au tout début du 18ème siècle.
La famille vit à Vasles jusqu’à 1897, année de naissance de Théophile, le dernier de la fratrie. Entre 1898 et 1901, ils partent s’installer à Lavausseau. C’est là que leur fille ainée, Delphine, se marie en 1903 avec Georges Rouillon.
Début janvier 1906, Xavier et ses parents vivent à Lavausseau quand Xavier doit accomplir son service militaire. Il part le 6 octobre 1906 pour servir à Poitiers, au 125ème régiment d’infanterie. Il revient le 25 septembre 1908 à Lavausseau.
En 1911, les parents de Xavier Moreau sont installés à Ayron. Seuls Léonie, née en 1892, et Théophile, né en 1897, vivent encore avec leurs parents. Xavier, lui, n’est pas encore marié. Il est domestique dans la ferme de la Bocquetière, sur la commune d’Ayron. Il travaille pour Delphin Derray.
Cette ferme, et les descendants de Delphin Derray, son fils Alfred et sa future bru Régine Reau, ma grand tante décédée début juillet, sont des lieux et des personnes qui me sont chères, et me rendent Xavier encore plus proche.
Le 4 août 1914, Xavier Moreau rejoint son régiment, le 125ème régiment d’infanterie, à Poitiers. Il est affecté au régiment de réserve, le 325ème régiment d’infanterie.
Le régiment se constitue à Poitiers en deux bataillons – 5ème bataillon et 6 ème bataillon – à quatre compagnies, plus une compagnie hors rang. Il compte à son départ de Poitiers 2 174 hommes de troupe et 143 chevaux.
Le 12 août, à 1h30 du matin, puis 7h30, les deux bataillons quittent la gare de Poitiers pour Nancy, où ils arrivent le 13 août. Entre le 13 et le 19 août, on cantonne à Maxéville, Seichamps, Laneuvelotte et Pulnoy, toutes localités au nord est de Nancy. Le 19 août au soir, le régiment cantonne à Ville au Val. Il n’a pas encore eu l’occasion d’aller au front et les troupes n’ont pas encore connu la réalité du combat.
Le 20 août, pendant que l’avancée de la 2nde armée, dont le régiment fait partie, est arrêtée par une puissante contre offensive des Allemands, le 325ème régiment d’infanterie se rassemble à 14h15 sur la rive sud du ruisseau d’Hararrouet. Le régiment reçoit une demande de secours du 277ème régiment d’infanterie à l’ouest de la route de Nomény. Le régiment est alors pris sous le feu violent de l’artillerie allemande, sur la route entre Pont à Mousson et Nomény. Le combat violent va durer toute l’après midi. Les pertes du régiment sont très importantes, à commencer par le colonel commandant le régiment. Le soir, vers 21h30, les survivants du 5ème bataillon, le plus touché, se regroupent à la ferme de Villers Prud’homme.
Sur l’acte de décès de Xavier Moreau, il est précisé que l’officier d’état civil, Valentin Georges Baron, n’a pu constater immédiatement le décès, le champ de bataille n’ayant pu être abordable que le 22 août.
Ce même jour, alors que pour la première fois le 325ème régiment d’infanterie voyait le feu dans ces conditions terribles, cinq autres soldats du canton de Vouillé ont également perdu la vie dans ce combat à Nomény : Aristide Bouchet, Edouard Sureau, Aimé Brechet, Alexandre Mignin et Armand Laroche.
- Théophile Moreau, le jeune frère de Xavier, appartenant à la classe 1917, s’engage le 9 janvier 1916. Il est affecté au 66ème régiment d’infanterie. En juin 1918, il reçoit une citation à l’ordre du corps d’armée pour son attitude exemplaire. Le 21 septembre 1918, il est tué au combat à Louvemont. Il figure sur le livre d’or et le monument aux morts d’Ayron. Les deux seuls fils de Pierre Honoré Moreau et de Marie Louise Guilbault meurent donc sans descendance.
- Georges Rouillon, le mari de Delphine Moreau, appartient à la classe 1900. Exempté de service militaire pour défaut de taille, il est appelé le 19 août 1914. Il est renvoyé dans ses foyers le 20 mars 1915, comme père de six enfants vivants.
- Emmanuel Aubeneau est le mari de Léonie Moreau, qu’il épouse le 12 novembre 1912 à Ayron. Il appartient à la classe 1904. Il est rappelé le 4 août 1914 au 325ème régiment d’infanterie, où il va être tué à l’ennemi le 1er septembre 1918, à Chavigny, dans l’Aisne.
Boisson says
J ai bien pris connaissance de vos réponses.Lorsque ma grand mère était en vie
Je me souviens avoir vu des photos de ses frères. Actuellement celles ci sont encore chez ma tante et comme je n habite plus dans le Poitou je ne peux pas en avoir l accès rapidement
Boisson says
Je pense que ma tante qui a 89 ans a des photos de mariage de la famille.Sur celles ci je me rappelle avoir vu les frères de ma grand mère
Je n habite plus dans ma région d origine donc pour le moment je ne peux pas consulter ces photos.Pour la petite histoire de famille à la suite du décès d Emmanuel Aubeneau son épouse est décédée rapidement et leur 2 enfants ont été élevé par ma grand mère et mon grand père
Boisson says
Je viens de tomber sur vos recherches et je suis très surprise de trouver les origines de ma grand mère Marie Moreau sœur de Xavier MOREAU. Celle ci s est mariée à Auguste Boisson.Ils ont eu 3 fils et 1fille encore vivante.Je suis le seul enfant de leur fils aîné Camille Boisson.J ai eu 3 enfants et à ce jour j ai 3 petits enfants
Brigitte says
Bonjour et merci pour le message
Avez vous par hasard une photo de votre grand oncle ? En 1911, il était domestique à la Bocquetière, sur la commune d’Ayron, au service de Delphin Derray, le père de mon grand oncle Alfred Derray.
Brigitte says
Et donc par ma grand mère Marie Rose Guignard, nous sommes cousins, vous et moi 🙂