Cultivateur à Latillé
Classe 1910 – Poitiers – matricule 1066
Service militaire au 68ème régiment d’infanterie du 7 octobre 1911 au 28 novembre 1913
Rappelé à l’activité et arrivé au corps le 3 août 1914
Soldat de seconde classe au 68ème régiment d’infanterie – 11ème compagnie
Disparu le 23 août 1914 à Houdremont – Belgique
24 ans 1 mois 2 jours
Disparu au combat
Croix de guerre avec étoile de bronze
Décès transcrit à Latillé le 27 novembre 1920
Livre d’or de Latillé
Monument aux morts de Latillé
Clément David vient au monde à Latillé le 21 juillet 1890 au lieu dit les Clous. Sa mère, Marie Augustine Foucault, a 27 ans. Elle descend d’une longue lignée d’habitants de Latillé. Elle est la grand tante d’un certain Jean Pierre Foucault, actuel animateur de télévision.
Clément est également cousin avec mes deux grands parents, à chaque fois par sa mère.
Ma grand mère et Marie Augustine Foucault descendent du couple Philippe Bouquet – Jeanne Fradet, à Latillé à la fin du 17ème siècle. Mon grand père et Marie Augustine Foucault descendent du couple René Girault – Marie Guillot, à Vasles au début du 18ème siècle.
Le père de Clément, Auguste David, exerce la profession de cocher. En 1891, il n’y a encore que deux enfants, deux garçons dans la famille, Gustave et le petit Clément.
La famille va s’agrandir d’un petit Louis en 1893, d’un Marcel Paul en 1898 et d’une Francine Clémence en 1905.
Lors du recensement de 1911, seuls Marcel et Francine habitent avec leurs parents, dans la maison des Clous.
Il est difficile de retrouver Gustave – déjà revenu du service militaire – et Clément, qui va partir le 7 octobre 1911, dans le recensement de 1911. Il y a plusieurs familles David à Latillé à cette époque, les prénoms indiqués sur le recensement sont les prénoms usuels, parfois bien différents des prénoms de l’état civil, et j’ai plusieurs fois constaté que les années de naissance indiquées pouvaient être approximatives. Il n’y a pas dans le recensement de 1911 de Gustave David né en 1885 ou de Clément David né en 1890, alors que leur fiche matricule n’indique pas qu’ils ont habité ailleurs. Je n’ai retrouvé avec certitude que le troisième frère, Louis, né en 1893, qui est employé comme domestique agricole dans l’exploitation de Louis Quintard, toujours au lieu dit des Clous.
Quoiqu’il en soit, Clément part le 7 octobre 1911 effectuer son service militaire au 68ème régiment d’infanterie, au Blanc. Il en revient le 8 novembre 1913 et travaille probablement dans une des exploitations agricoles de Latillé.
Le 3 août 1914, Clément rejoint le 68ème régiment d’infanterie, au Blanc. Il appartient donc au 3ème bataillon. Le 68ème régiment d’infanterie a en effet deux bataillons casernés à Issoudin, au nord de l’Indre, et un bataillon caserné au Blanc. Il a vraisemblablement pris le train à la gare d’Ayron pour se rendre à Poitiers, utilisant la ligne Poitiers Parthenay ouverte depuis 1883 et que tous les conscrits des environs utilisent pour se rendre dans leur unité.
Le 6 août, le régiment quitte le Blanc en train, en deux convois, qui partent à destination de Nancy, par St Pierre des Corps, Montargis, Sens et Bricon, au sud ouest de Nancy. Le 68ème RI appartient au 9ème corps d’armée, affecté dans un premier temps conformément au Plan XVII à la 2ème Armée. Sa destination première est donc la défense de Nancy – et l’offensive vers Metz.
Le 19 août, alors que pour l’instant le 68ème RI n’a fait que se déplacer de place en place, sans aller au combat, l’Etat Major décide de réaffecter le 9ème corps d’armée à la 4ème armée, qui doit contrer l’avancée allemande dans les Ardennes.
Le 20 août, avant le lever du jour, le régiment s’embarque à Jarville et Nancy à destination de Charleville Mézières, qu’on atteint tard dans la nuit.
Le 22 août, Joffre a décidé de lancer sa grande offensive à travers la forêt des Ardennes. La journée est calme pour le 68ème RI, qui n’a pas encore été engagé. Mais sur les lignes de front alentour, tout va mal, et dans la nuit du 22 au 23 août, la division coloniale, sur la gauche du 68ème RI, commence à reculer, après la sanglante défaite de Rossignol.
Le front cède, pourtant l’ordre est donné au 68ème de se porter à Houdremont, au petit matin. Dès que les bataillons sont en place, l’ordre est donné d’avancer. Le 3ème bataillon, celui de Clément David, doit se porter en avant à l’est d’Houdremont pour s’y organiser. L’avancée est pénible, génée par des fils de fer, des haies, des forêts. On est loin des plaines dégagées du Poitou et du Berry où les appelés ont appris à manoeuvrer. Quand le jour se lève, l’artillerie allemande commence à bombarder les positions françaises. En fin de matinée, l’ordre de repli arrive. On a à peine commencé à bouger qu’un contre ordre est reçu . L’artillerie est déjà partie, mais il faut malgré tout réoccuper les positions précédentes, sans appui … La lecture du JMO pour ce 23 août indique bien la confusion totale qui règne sur le champ de bataille. Le 3ème bataillon se retrouve sous le feu direct de l’artillerie allemande.
C’est probablement à ce moment que Clément David et Florimond Texereau vont disparaitre.
Vers 15h, la retraite est à nouveau ordonnée, l’ennemi ne poursuit pas, dit laconiquement le JMO.
Ce 23 août est le dernier jour de la tentative d’offensive de Joffre.
A partir du 24 août, l’armée française va reculer, jusqu’à la Marne.
A la lecture des récits écrits après la guerre, on pourrait croire que cette retraite, en ordre plus ou moins contrôlé, a été voulue par le haut commandement dès mi août. Il est facile après coup de réécrire l’histoire et de prétendre sur le papier que l’offensive, puis la retraite, résultaient d’une stratégie de prise en tenaille des armées allemandes . Les milliers de jeunes hommes morts entre le 22 et le 24 août 1914, les journaux de marche et opérations écrits pendant l’action, le sentiment de confusion extrême qui s’en dégage, tout cela ne raconte pas la même histoire ….
- Gustave DAVID – 1885-1919 – le frère ainé, fait toute la guerre dans l’artillerie. Il meurt des suites d’une maladie contractée en service le 12 mars 1919 à Ludwigshafen en Rhénanie.
- Louis DAVID, né le 20 janvier 1893, est incorporé le 28 novembre 1913 au 131ème régiment d’infanterie à Pithiviers. Il part aux armées le 5 août 1914 et va avoir un parcours militaire valeureux. Evacué en decembre 1914 pour pieds gelés, deux fois blessé, il est libéré le 8 août 1919. titulaire de la médaille militaire, de la croix de guerre avec étoile de bronze, il a reçu une citation à l’ordre du régiment en date du 1er janvier 1918 qui résume bien son parcours militaire :
« Excellent soldat au front depuis le début de la campagne a brillamment participé à toutes les opérations du régiment dans l’Argonne en 1915-1916, dans la Somme en 1916, sur l’Aisne en 1917 ainsi qu’à l’attaque de [] le 21 novembre 1917. Deux blessures ».
- Marcel Paul DAVID est exempté pour cécité.
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