Eugène Ernest Chauvin vient au monde à Chalandray, au lieu dit La Vauvert, le 10 août 1891, en pleine période de moissons, 10 mois après le mariage de ses parents, dont les lignées remontent jusqu’au début des registres paroissiaux dans les territoires de Chalandray, Cramard et Ayron.
Les patronymes qu’on rencontre dans sa famille, je les trouve aussi à toutes les étapes de ma généalogie maternelle.
C’est par trois couples différents, et par mes deux grands parents, que je cousine avec Eugène Chauvin.
Ma grand mère et Eugène Chauvin descendent tous deux du couple Michel Pillot – Marie Nault, qui vivait à Ayron au 17 ème siècle, au début du règne de Louis XIV. La descendance de ma grand mère s’est faite par les femmes, et a fait souche dans les paroisses de Chiré en Montreuil et Latillé, pendant que Eugène descend beaucoup plus directement des hommes. Ses ancêtres sont de ce fait restés sur la paroisse d’Ayron jusqu’au milieu du 19ème siècle.
Entre mon grand père et Eugène Chauvin, ce sont deux couples très prolifiques qu’on trouve en commun : Jacques Gobin et Marguerite de la Chèse, nés à l’époque de la Fronde, et dont les 11 enfants que j’ai rencensés ont eu une nombreuse progéniture, qui a essaimé dans la région d’Ayron – Maillé – Cramard , et le couple François Rivière et Catherine Semaine, qui ont probablement connu la fin du règne de Louis XIII.
Les cinq premiers enfants Chauvin naissent au lieu dit la Vauvert. Vers 1900, la famille s’installe sur une nouvelle exploitation, à quelques kilomètres, dans une ferme au hameau de la Couture.
Début 1912, Eugène passe le conseil de révision . Il est jugé apte, et part avec ses camarades le 9 octobre 1912 vers Chaumont et le 109ème régiment d’infanterie. Il va faire le voyage avec entre autres Léon Gustave Branger et Gaston Maurice David, partis comme lui du canton le 9 octobre 1912 pour tomber dans les premiers jours de la guerre dans les combats des Vosges.
Après le terrible combat de Plaine le 14 août, le régiment se regroupe et dès le 17 août marche en direction de Schirmeck. Une grosse partie du 21ème corps d’armée part vers le Nord Est en direction de Sarrebourg pour appuyer l’offensive de la IIème armée en Lorraine. Le 109ème régiment d’infanterie passe provisoirement sous les ordres du 14ème corps d’armée. Il doit avec elle conserver coûte que coûte le Donon et assurer la prise de Schirmeck.
Le Donon est un des points culminants de cette région des Vosges. Une route passe au col du Donon, qui permet la traversée de cette forêt. Schirmeck, gros bourg en contrebas du Donon, barre la vallée qui s’étire du Nord vers le Sud. Les combats dans cette région des Vosges sont particulièrement difficiles. Comment faire manoeuvrer des troupes d’infanterie dans ces montagnes et ces forêts, quand on leur a principalement enseigné la manoeuvre en terrain dégagé. L’occupation des routes, des positions élevées et des cols est la base de toute opération militaire sérieuse dans cette région.
Malheureusement, les Allemands pensent la même chose, et ne vont pas laisser la 1ère armée occuper le terrain.
Le 18 août, alors que les ordres sont d’occuper Schirmeck et de s’y maintenir, le 109ème régiment d’infanterie et le 17ème régiment d’infanterie, qui marche avec lui, sont débordés par les troupes allemandes. Pour éviter l’encerclement, trois compagnies passent à la contre attaque, baïonnette au canon, contre un feu nourri qui vient des collines en surplomb ….. Le colonel Aubry, qui dirige le régiment, mène ses troupes au combat. Il est dans les premiers à tomber. Les différents bataillons ne peuvent contenir l’assaut et se replient. Le JMO ne donne pas les pertes du jour, mais elles sont lourdes.
C’est dans ces combats pour Schirmeck que tombe Eugène Chauvin.
Il est inhumé à la Nécropole nationale, au dessus d’Hersbach.
- Albert Narcisse Chauvin, né le 10 mars 1895, appartient à la classe 1915. Il est incorporé le 17 décembre 1914 au 77ème régiment d’infanterie. Après sa période d’instruction, il part aux armées le 15 mai 1915, où il rejoint le 135ème régiment d’infanterie. Le 25 septembre 1915, il est blessé à Agny. Il est envoyé en convalescence à Paris. Sa blessure lui vaut le 11 septembre 1917 une citation à l’ordre du régiment. Il est évacué deux fois quelques courtes semaines pour maladie. Le 21 août 1917, il est à nouveau cité à l’ordre du régiment , et décoré de la croix de guerre avec deux étoiles de bronze. Le 29 octobre 1917, il est promu caporal. Du 23 novembre 1917 jusqu’à sa libération le 8 août 1919, il participe aux opérations en Italie. Il y est une nouvelle fois blessé, sans trop de gravité.
- Clément Abel Hubert Chauvin, né le 27 janvier 1897, appartient à la classe 1917. Dans un premier temps réformé, il est incorporé le 3 septembre 1917 dans le 125ème régiment d’infanterie où il fait ses classes. Le 23 avril 1918, il part aux armées dans le 90ème régiment d’infanterie. Il est évacué deux fois, pour des problèmes médicaux. Le 22 septembre 1919, il est libéré et rentre à Chalandray. Il sera à nouveau rappelé à l’activité le 20 février 1940.
- Léon Marcel Maurice CHAUVIN, le dernier des quatre frères, est né le 5 novembre 1905 et échappe donc à la mobilisation.
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