Alfred Fernand CHAUVIN naît à Montreuil Bonnin, au lieu dit La Motte, qu’on appelait encore quelques années plus tôt « la mothe aux verrats », du mariage d’Alexandre Chauvin et Anastasie Quitté. Le couple a déjà une petite fille, Alice, née en 1891. La naissance du deuxième enfant du couple est déclarée par le père et le grand père, Alexis Chauvin. Le petit Alfred est le premier fils, l’héritier. Toute la famille habite à la Motte, avec les grands parents Chauvin. En 1895, une nouvelle soeur vient au monde, Félicie. Vient ensuite le petit Hubert, né à Montreuil Bonnin le 8 juin 1898. Peu de temps après, la famille, ou une partie de la famille, quitte Montreuil Bonnin pour aller vivre à Benassay , dans une ferme située à la Minotière, avec Jacques Quitté, le père d’Anastasie. C’est là que le petit Hubert meurt à trois mois à peine, en octobre 1898. C’est dans la ferme de la Minotière qu’Alfred va grandir, avec son grand père maternel, Jacques Quitté, ses parents et plusieurs domestiques, ainsi que nous l’indique le recensement de Benassay en 1901.
Les petites filles, elles, vivent avec leurs grands parents paternels dans le bourg de Montreuil Bonnin. La ferme de la Motte n’est plus exploitée par les Chauvin.
Pourquoi cet arrangement ? Je l’ignore, mais il ne durera pas, puisqu’en 1902, le grand père Alexis Chauvin décède, puis en 1905 la grand mère Clémentine Charpentier. J’imagine que toute la famille vit alors à Benassay, mais je n’ai pas les recensements de 1906 et 1911 pour apaiser ma curiosité. En 1905, une petite Julia Marie vient s’ajouter à la fratrie.
Le 23 janvier 1913, Alfred a 20 ans et se prépare à partir accomplir ses trois ans de service militaire.
Jugé bon pour le service, Alfred part le 28 novembre 1913 pour Saint-Dié, où il rejoint le 3ème Bataillon de Chasseurs à Pied.
Le Chtimiste nous explique que « les bataillons de chasseurs à pied sont composés généralement d’hommes de petite taille, très vifs et excellents tireurs. Ces bataillons rapides agissent en tirailleurs à l’avant de l’infanterie, c’est à dire en profitant des accidents de terrain pour se poster et viser, à la différence de l’infanterie dite « de ligne » laquelle est employée en formation plus ou moins compacte jusqu’en 1914. »
Alfred mesure 1,60 m, taille effectivement inférieure à la petite moyenne de 1,64 m que je trouve généralement dans les recensements du canton.
C’est sur la frontière entre la France et l’Allemagne, telle qu’elle a été dessinée après la défaite de 1871, qu’Alfred va trouver la mort.
Dans la nuit du 31 juillet au 1er août 1914, donc avant la mobilisation, le bataillon quitte son casernement de Saint-Dié (1). Il doit assurer la couverture de la frontière franco-allemande, toute proche, dans la région de Ban-de-Sapt (2). Après une première escarmouche le 4 août au col du Las, la première bataille a lieu à Provenchères (3), où le bataillon interdit pendant toute une journée le passage du col de Saales (4) à l’armée allemande. Le 12 août, l’ordre arrive de se porter en avant, et le bataillon franchit la frontière et pénètre en Alsace. Le 14 août , le 1er et le 3ème bataillons s’emparent du village de Saint Blaise (4). C’est au cours de ces combats qu’Alfred Chauvin est tué. Je n’ai pas réussi à mettre la main sur le JMO du 3ème bataillon de chasseurs à pied pour l’instant, et je n’ai pas pu trouver les pertes détaillées de ces journées de combat.
- Alexandre Chauvin, le père d’Alfred, appartient à la classe 1887. Lors de son conseil de révision en 1888, il a été versé aux services auxiliaires et en 1914 il est maintenu service auxiliaire et ne sera pas appelé.
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