Vouillé 1914 - 1918

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Classe 1891 – Canton de Vouillé

Publie le 14 avril 2014 · 8 commentaires · (Derniere mise a jour: décembre 21, 2017)

Dernière mise à jour le 21 décembre 2017 – Ajout de la fiche d’Alfred Girault, dit Simon


Après l’analyse des classes 1889 et 1890 du canton de Vouillé, c’est au tour de la classe 1891.

Le fichier comprenant les 101 noms de jeunes gens nés en 1871 est en ligne sur le site ici.

La liste de tirage au sort du canton compte 111 noms d’après les numéros attribués sur les fiches matricules. Il  manque donc 10 noms dans mon analyse. Affaire à suivre. Actuellement, les cotes 9 R 6 aux Archives départementales de la Vienne ne sont pas disponibles, mais je ne renonce pas.

Il n’y a pas de Mort pour la France dans cette classe 1891 du canton de Vouillé. Un soldat, qui ne bénéficie pas de la mention Mort pour la France, est décédé, Alfred Girault.

Alfred GIRAULT dit Samuel
Né le 16 mars 1871 au Rochereau
Fils de Jules Girault et de Geneviève Berger
Classe 1891 - Poitiers - Matricule 1220
2e cannonier auxiliaire au 20e régiment d'artillerie
Décédé de suites de maladie le 20 février 1917 à l'hôpital complémentaire 16 à Poitiers
Monument aux morts de Champigny-le-Sec - Vienne

D’autre part, sur le monument aux morts de Latillé figure le nom de Pierre Bernaudeau, né à Latillé le 7 août 1871, demeurant à Neuville de Poitou, mort chez lui en permission de maladie contractée au front, le 14 août 1916. Il est sur la liste de recrutement de Chatellerault, et ne figure donc pas dans mes analyses.

Elements d’Etat Civil
  • D’où sont originaires les 103 jeunes gens recensés à Vouillé en janvier 1892 ?
Le Courrier de la Vienne et des Deux Sèvres - 12/12/1891 - Mediathèque de Poitiers

Le Courrier de la Vienne et des Deux Sèvres – 12/12/1891 – Mediathèque de Poitiers

 

Dans la plupart des cas, c’est dans la commune de résidence des parents que le recensement va avoir lieu, comme le rappelle l’entrefilet paru le 12 décembre dans le Courrier de la Vienne et des Deux Sèvres reproduit ci dessus.

Le tableau d’analyse ci dessous montre que c’est le cas pour la plupart de nos jeunes recrues, recensées dans la commune où résident leur parents. Pour 4 d’entre eux, il n’y a pas de mention du lieu de résidence des parents sur la fiche matricule. Ils sont recensés là où ils résident, à Quinçay ou Frozes.

vouille_1891_1

Ils sont 15 jeunes gens de tout juste 20 ans à avoir quitté le village de leurs parents en ce début 1892, soit presque 15% de la classe d’âge concernée. Quel dommage que les mêmes statistiques ne puissent être faites facilement pour les jeunes filles, ce serait un indicateur intéressant de l’exode rural dans ce canton du Poitou avant même la 1ère Guerre Mondiale.

vouille_1891_3

 

  • Quelles sont les professions des jeunes recensés ?

Dans le tableau ci dessous, j’ai rassemblé les professions, classées plus ou moins par nature d’activité, et le niveau scolaire déterminé au moment du conseil de révision.

vouille_1891_3a

La comparaison sur les trois années déjà analysées du niveau d’instruction montre clairement que la population masculine sait globalement lire, écrire, compter, sans plus.

Comparaison des niveaux d'instruction des classes 1889-1890-1891

Comparaison des niveaux d’instruction des classes 1889-1890-1891

  • Quelle est la condition physique des jeunes appelés ?

La taille moyenne des 101 recrues effectivement mesurées lors du conseil de révision est de 1,6544 m, très légèrement supérieure à la moyenne constatée de 1,64153153 m pour la classe 1890, mais sans qu’on puisse tirer de conclusion sérieuse sur cette augmentation.

vouille_1891_4a

En janvier 1892, à l’issu du conseil de révision à Vouillé, ils sont 17 à être exemptés, réformés ou classé service auxiliaire et donc à n’avoir aucune instruction militaire. 17 sur 101, c’est absolument énorme. Ils n’auront donc aucune instruction militaire. Pourtant ils seront 13 à être rappelés sous les drapeaux en 1915 et 1916. Deux autres vont décéder en 1900, avant d’avoir 30 ans. Pour les deux derniers, leur condition physique au moment où ils repassent devant la commission de réforme en 1915 est telle que leur exemption est maintenue.

1891 est la troisième classe dans le canton de Vouillé que je dépouille, et je suis toujours aussi surprise de voir ces exemptions nombreuses, concernant des hommes qui depuis leur adolescence travaillaient la terre dans des conditions difficiles. Les ajournements pour faiblesse, entre autre, que je n’analyse pas directement ici, sont nombreux et reposent sur un critère morphologique de ratio entre taille, poids et tour de cage thoracique qui n’avait pas forcément de signification pour ces paysans.

Le service militaire

vouille_1891_7

Ils sont 14 conscrits à être partis avant 1892, engagés volontaires pour 3 ans. Courant novembre 1892, ils vont être 54 à rejoindre leur unité d’appel conformément aux spécifications de la classe 1891, soit environ la moitié de la classe 1891 de Vouillé. Les 14 derniers sont ajournés – pour faiblesse et défaut de développement – en 1892, mais partent sur les trois années suivantes.

vouille_1891_8

L’affectation dans les différents régiments est toujours aussi diversiféie. Seuls le 125ème régiment d’infanterie de Poitiers et le 90ème régiment d’infanterie au Blanc sont des « destinations » classiques pour les appelés, dans lesquels un quart de chaque contingent est affecté, bon an mal an.

1914-1918 – Retour sous les drapeaux

En Aout 1914, nos conscrits de la classe 1891 survivants ont 42 ans révolus, la plupart sont mariés et pères de famille. Depuis octobre 1911 ils sont passés dans la réserve de l’armée territoriale et la fin théorique de leurs obligations militaires est prévue pour  octobre 1916.

Sur leur fiche matricule, on trouve la mention indiquant qu’ils sont maintenus à disposition du ministre de la Guerre pour la durée du conflit.

Classe 1891 - Appel en 1914

Classe 1891 – Appel en 1914

Le graphique ci dessous montre quel mois chacun des 78 hommes rappelés  a rejoint l’armée.

Classe 1891 - Répartition par mois de départ

Classe 1891 – Répartition par mois de départ

Ils sont neuf à partir dès le début de la mobilisation, certains juste pour quelques jours avant de retourner dans leurs foyers puis d’être à nouveau rappelés en mars 1915, d’autres pour la durée de la guerre. La majeure partie d’entre eux a rejoint l’armée en mars 1915. Ceux qui sont rappelés après cette date sont ceux qui passent devant une commission de réforme et qui se retrouvent classés service actif.

Dans le graphique ci dessous, j’ai essayé de répartir les différents poilus en fonction du mois de leur retour, en prenant en compte leur mois de départ. Même si le graphique n’est pas d’une extrême lisibilité, il montre bien que la majorité d’entre eux est rentrée dans ses foyers en septembre 1917. Pour la plupart, ils ont bénéficié du décret sur les travaux agricoles. On peut également voir qu’ils sont douze à revenir après l’armistice, et parmi eux deux ont été appelé dès le début d’août 1914, effectuant ainsi la totalité de la guerre sous les drapeaux. Pour que les choses soient claires, en novembre 1918, ils étaient dans leur 48ème année ….

vouille_1891_12

Même si aucun d’eux n’est Mort pour la France, deux d’entre eux sont morts pendant cette guerre. Constant Viméon est mort à son domicile, à Latillé, en août 1915, alors qu’il avait été réformé dès mars 1915. Alfred Girault, lui, est mort à l’hôpital de Poitiers, en février 1917. On trouve son nom dans la base des Non Morts pour la France, il n’a pas été repris sur le monument aux morts du Rochereau, alors que sa fiche matricule inclut la date de sa mort dans sa période de campagne contre l’Allemagne.

 

Pour finir, faisons un point rapide sur quelques particularités des affectations de cette classe 1891 de Vouillé.

Ils sont 5 à commencer leur campagne par une opération de « conducteur d’animaux », du 2 au 4 août 1914, avant de rejoindre leur unité.

Ils sont 24 à être mobilisés pour une période allant d’une semaine à plusieurs mois dans les Gardes des Voies de Communication, pour certains dès le début d’aout 1914. Aucun d’eux n’y reste après février 1915, époque où les classes 1888 et 1889 prennent leur relève.

Le 68ème régiment d’infanterie territoriale de Poitiers voit passer 44 militaires, pour une période d’au moins une semaine au dépôt avant une nouvelle affectation. La plupart ont plus de deux affectations pendant la durée de la guerre, sans que j’ai  compris jusqu’à présent pourquoi un militaire changeait d’unité.

Le dépouillement de la classe 1892 est en cours, rendez vous courant mai sur le blog pour en savoir plus sur eux …

 

Sources et liens
AD86 – Poitiers Registres matricules 1891 –
Gallica – Loi du 15 juillet 1889. Traité pratique du recrutement et de l’administration de l’armée française… par A. Andréani,…
Le parcours du combattant de la guerre 14-18 – Synthèse des informations
GVC 14-18
Le parcours du combattant de la guerre 14-18 – Détachés agricoles
Le parcours du combattant de la guerre 14-18 – Les lois de recrutement
Gallica – bulletin des Lois – 25 mars 1905
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Comments

  1. Frédéric says

    15 avril 2014 at 17:15

    Ce travail d’analyse restera comme la ‘référence’ pour l’analyse des classes. A chaque classe étudiée , il s’enrichit par l’analyse comparative des classes précédentes.
    vos différents tableaux sont des exemples à suivre… je vais sans doute m’en inspirer pour une recherche scolaire sur le monument de mort du lycée.

    Répondre
    • Brigitte says

      15 avril 2014 at 18:32

      merci Frédéric, c’est vraiment très gentil, mais cela me fait probablement trop d’honneur. A chaque classe j’essaie de m’améliorer et de mieux comprendre ce que je décris. Et comme à chaque année, j’apprends une ou deux petites choses, j’essaie de les utiliser
      Aussi longtemps que je ne lasse pas tout le monde 🙂

      Répondre
  2. Sandrine Wuilleme says

    15 avril 2014 at 10:17

    Mais quel travail de fourmi avez-vous effectué !! Je suis impressionnée par votre analyse très fine de ces informations.
    Félicitations 🙂

    Répondre
    • Brigitte says

      15 avril 2014 at 10:23

      merci beaucoup
      j’ai un peu peur de bassiner les lecteurs du blog, je me sens un peu monomaniaque, mais je pense qu’à moyen terme ce travail servira. A mon niveau, il me fait mieux comprendre une population – dont je viens à 50% – et une époque, donc j’y prends plaisir

      Répondre
  3. Fred Coussay says

    15 avril 2014 at 09:31

    Super travail !

    Un grand merci pour ce partage !

    Répondre
    • Brigitte says

      15 avril 2014 at 10:21

      merci Fred … j’ai encore une vingtaine d’années à faire, je me motive je me motive 🙂

      Répondre
  4. Dominique Chadal says

    14 avril 2014 at 10:14

    Merci pour le lien vers « le parcours du combattant », expliquant ce que sont les détachés agricoles. Il m’a permis de comprendre une mention qui me paraissait un peu obscure sur la fiche matricule de mon grand-père maternel, à laquelle j’ai enfin pu accéder récemment.

    Répondre
    • Brigitte says

      14 avril 2014 at 10:41

      de rien Dominique
      au fur et à mesure que je dépouille, je commence à mieux comprendre comment fonctionnait le recrutement et comment ont été appelés les poilus pendant cette guerre. Un travail de fourmi, mais qui m’apprend beaucoup de choses

      Répondre

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