Fernand Olivier Billerot naît le 11 novembre 1893 à Béruges. Il est le dernier enfant d’Honoré Louis Billerot et de Radegonde Cousson. Par sa mère, il est doublement cousin avec ma grand mère Marie Rose Guignard. Tous deux descendent en effet des couples Jean Pouzet-Perrine Martin et René Quintard-Marie Rideau, au tout début du 18ème siècle.
Dans un certain nombre d’actes de la fin du 19ème siècle, le patronyme BILLEROT est aussi écrit BEILLEROT, mais il s’agit du même patronyme.
Arbre de parenté Fernand Billerot – Marie Rose Guignard
Fernand appartient à la classe 1913. Pourtant, alors qu’il est valet de chambre à Tours, il décide le 15 mai 1912, quelques mois avant la classe à laquelle il appartient, de s’engager pour 3 ans. Il se rend à la mairie de Poitiers pour signer son engagement, et part pour Tours, où il est intégré dans le 32ème régiment d’infanterie. En théorie, en mai 1915, il sera libre de tout engagement.
Mais en août 1914, c’est la mobilisation générale.
Le 32ème régiment d’infanterie appartient à la 35ème brigade d’infanterie, 18ème division d’infanterie, 9ème corps d’armée, qui lui même fait partie de la 2ème Armée, sous le commandement du général de Castelnau. Le 9ème corps d’armée comprend également la 17ème division d’infanterie, qui inclut le 68ème RI, le 90ème RI, le 114ème RI, le 125ème RI et le 20ème RA, régiments dans lesquels de nombreux soldats du canton de Vouillé vont être mobilisés.
Ces différents régiments vont prendre part à ce qu’on appelle la bataille du Grand Couronné, aussi appelée bataille de Lorraine, du 22 août au 12 septembre 1914.
Le Grand Couronné, ce sont les collines qui forment au nord et à l’est de Nancy, ville lorraine restée en territoire français, une protection naturelle autour de la ville. A quelques kilomètres de ces collines, le territoire est allemand. On est ici sur la nouvelle frontière entre France et Allemagne, celle que le traité de Versailles en 1871 a dessinée, et que les patriotes français contestent encore et toujours. Nancy et ses environs ne sont que peu fortifiés. La 2ème armée, sous le commandement de Castelnau, y est en charge des opérations, et le front, ou plutôt pour l’instant la frontière qu’elle contrôle va de Pont à Mousson à Blamont.
Le régiment se rassemble à Chatellerault, dépôt d’un des bataillons, où le rejoignent les deux bataillons et l’état major venant de Tours. Le 5 Août 1914 par trois trains différents les trois bataillons quittent Chatellerault. La première destination, c’est Pont-Saint-Vincent, Maron et Chaligny, villages au sud de Nancy – en rouge sur la carte de situation ci dessous, où le régiment arrive le 6 août. Le 7 août, le régiment cantonne à Saint Nicolas de Port, en bleu sur la carte. Pour la première fois, on dort à la belle étoile, sous la pluie d’orage de cet été 1914 particulièrement chaud et instable, au niveau météorologique comme au niveau diplomatique. A pied, par longues étapes, avec sur le dos un uniforme de laine épaisse et un paquetage lourd et volumineux, sous un soleil de plomb, on remonte vers le nord. Le 12 juillet, le 1er bataillon, celui de Ferdinand Billerot, arrive au Mont Saint Jean – point vert – , qu’il doit occuper et défendre.
Le bataillon reste sur sa position jusqu’au 19 août, sans événement majeur. Le 19 août, on repart à Maxéville – point turquoise – pour prendre le train. Mais les ordres et les contre-ordres se succèdent. Le 3ème bataillon est déjà parti et va poursuivre les opérations avec d’autres unités. Le 1er et le 2nd bataillon doivent retourner au plus vite au Mont Saint Jean et au Mont Toulon, maintenant sous le feu ennemi. On y arrive le 21 août, et le 23 il faut repartir, direction la forêt de Champenoux – en jaune – , par Seichamps – en mauve.
Parcours du 32ème RI début aout 1914 – A partir de l’historique du régiment – Réalisé avec Google Maps
Les deux bataillons arrivent après les combats meurtriers qu’ont livrés le 114ème et le 125ème régiment d’infanterie dans cette forêt de Champenoux, pour reprendre le village de Réméréville.
Extrait de La bataille du Grand Couronné sur Gallica –
Le 25 août avant l’aube, le 1er bataillon du 32ème régiment d’infanterie monte à l’attaque du plateau dominant Erbeviller par le sud. Ils sont pris sous un feu ennemi violent, et quand les survivants du bataillon, à la fin de la journée, réussissent enfin à se replier à Seichamps, ils ont laissé sur le terrain un peu plus de 400 hommes, parmi lesquels Fernand Billerot.
Ce même jour, 25 août 1914, Norbert Chaillot, venant de Chiré en Montreuil, réserviste de la classe 1908 et affecté comme lui au 32ème régiment d’infanterie, va lui aussi tomber à l’ennemi à Erbeviller.
Arbre simplifié de Fernand Billerot – à partir d’Heredis
Sur les cinq frères de Fernand que j’ai retrouvés, trois au moins ont participé à la guerre, et en sont revenus.
- Alcide Honoré Billerot, classe 1896, matricule 1605, est mobilisé en 1915. Trois fois blessé, il est cité à l’ordre du régiment le 13 avril 1917, et décoré de la croix de guerre avec étoile de bronze. Il est libéré le 4 février 1919 et retourne à Luchardez, dans les Landes, où il est domicilié.
- Olivier Auguste Billerot, classe 1898, matricule 1115, part le 7 août 1914 au 68ème régiment territorial d’infanterie. Il est aux armées du 10 août 1914 au 30 janvier 1919, et traverse la guerre sans être blessé. Il est cité à l’ordre de son régiment le 1er août 1917, pour son attitude courageuse et son sang froid sous les bombardements de la Somme, et reçoit la croix de guerre avec étoile de bronze. Il est démobilisé le 30 janvier 1919.
- Léon Paul Billerot, classe 1906, matricule 760, rejoint le 3 août 1914 le 20ème régiment d’artillerie. Il est envoyé en congé illimité de démobilisation le 14 mars 1919.
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